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Selon ce qui est considéré comme le plus ancien traité en Europe, la France est obligée de livrer chaque année trois vaches à l’Espagne. Cela s’appelle le ‘Tratado de las Tres Vacas’, le Traité des Trois Vaches, littéralement.
Ce traité est respecté chaque année à la frontière entre les deux pays dans une partie des Pyrénées. Ce traité unique entre la France et l’Espagne exige que la France livre chaque année trois vaches à l’Espagne le 13 juillet. Cette tradition a lieu dans deux vallées adjacentes : Baretous en France et Roncal en Espagne. Les Espagnols et les Français se réunissent chaque année pour payer leur « tribut ».
Tradition aux racines de l’Empire romain
La base légale de cet accord remonte au Moyen Âge, précisément en 1375. Cependant, les historiens estiment que cette tradition existe depuis bien plus longtemps, peut-être même 1 200 ans avant cette date. Son origine remonterait à l’année 125 après Jésus-Christ, lorsqu’il y eut un conflit dans les Pyrénées en raison de l’invasion des tribus Cimbres et Baretous. À la suite de ces événements, les tribus du nord ont convenu de payer ce « tribut » en guise de compensation.
Bien que cette tradition ait ses racines dans l’Empire romain et les invasions de tribus germaniques telles que les Cimbres, elle est désormais devenue une tradition paisible et touristique. En 2011, le gouvernement de la région de Navarre l’a même reconnue comme un patrimoine culturel immatériel.
Consécration légale
Depuis sa consécration légale en 1375, cette tradition a été respectée au moins 448 fois, selon le journal espagnol La Razón. Malgré quelques interruptions au XVIIe siècle et d’autres événements historiques, la tradition perdure.
La cérémonie a lieu à la Piedra de San Martin. Il ne s’agit pas seulement d’un acte administratif, mais attire également de nombreuses personnes des deux pays. C’est un moment de fraternité, de commémoration des histoires et bien sûr, d’échange de vaches.
Cérémonie selon un protocole établi
Pendant la cérémonie, les participants suivent un protocole établi : les représentants de la Valle de Roncal en Espagne portent des vêtements traditionnels, tandis que les Français de Baretous apparaissent en habits du dimanche avec une bande française tricolore sur la poitrine.
La rencontre a lieu au niveau de la borne frontière 262, car la Piedra de San Martín originale a disparu en 1858. Le maire d’Isaba, président de la cérémonie, demande trois fois aux habitants de Baretous s’ils sont prêts, comme les années précédentes, à payer le Tribut des Trois Vaches de Deux Ans avec le même pelage et les mêmes cornes, sans tache ni blessure. Les personnes interrogées répondent par l’affirmative trois fois.
Ensuite, l’un des maires de Baretous pose sa main droite sur la borne frontière, et un habitant de Roncal pose sa main par-dessus. Cette passation de main est répétée entre les autres représentants. Le dernier à poser sa main est le maire d’Isaba, qui prononce les mots :
Pax avant, pax avant, pax avant (paix désormais)
Les habitants de la vallée voisine répondent avec les mêmes mots. Ensuite, les vaches sont inspectées par le vétérinaire d’Isaba. Une fois qu’elles sont jugées saines et en bon état, il est décidé que deux vaches iront au village d’Isaba et que l’autre vache fera une rotation chaque année entre les villages d’Uztárroz, Urzainqui, Uztárroz et Garde. Ensuite, le conseiller d’Isaba remet le reçu correspondant. Il demande ensuite à ceux qui veulent contribuer quelque chose de faire un pas en avant et de s’exprimer.
Aujourd’hui, après la cérémonie au col d’Ernaz, les vaches retournent dans leur territoire, et le « tribut » est payé selon l’équivalent de leur valeur marchande actuelle. Ces dernières années, cet acte, qui ne dure que quelques minutes, est devenu populaire et attire des milliers de personnes.