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Des dizaines de milliers de manifestants ont demandé que l’ambassadeur français et les troupes quittent le pays à la suite du récent coup d’État.
Les manifestants se sont rassemblés samedi à l’extérieur d’une base militaire française dans la capitale nigérienne, Niamey, pour exiger que la France retire ses 1 500 soldats du pays.
La manifestation a eu lieu à la suite du coup d’État militaire, qui semble bénéficier d’un fort soutien de la population, mais n’est pas reconnu par Paris.
Devant la base militaire, samedi, les manifestants ont égorgé une chèvre aux couleurs françaises et porté des cercueils drapés de drapeaux français, tandis que des soldats nigériens observaient.
Les manifestations surviennent après que le gouvernement français ait ignoré l’ordre de la junte nigérienne de retirer l’ambassadeur français du pays. Selon la junte, la police aurait reçu l’ordre d’expulser l’ambassadeur.
Cependant, selon le gouvernement du président Emmanuel Macron, « les putschistes n’ont aucune autorité » pour faire cette demande. Paris soutient toujours le gouvernement démocratiquement élu du président destitué Mohamed Bazoum. Macron a déclaré vendredi qu’il parlait tous les jours à Bazoum et que « les décisions que nous prendrons, quelles qu’elles soient, seront basées sur des échanges avec Bazoum ».
Le coup d’État du 26 juillet, l’un des huit coups d’État en Afrique de l’Ouest et centrale depuis 2020, a eu de graves conséquences pour les Français. Leurs troupes avaient déjà été expulsées des pays voisins du Mali et du Burkina Faso, ce qui a considérablement affaibli la capacité de la France à lutter contre les fondamentalistes islamiques dans toute la région.
Les reporters de Reuters sur place ont signalé que la manifestation de samedi était la plus importante depuis le coup d’État. Cela suggère que le soutien à la junte et les sentiments anti-français dans le pays n’ont pas diminué.
« Nous sommes prêts à nous sacrifier aujourd’hui car nous sommes fiers », a déclaré le manifestant Yacouba Issoufou. « Les Français ont pillé nos ressources naturelles et nous en avons pris conscience. Alors ils doivent partir. »